Patrik Pion

Une esthétique techno-surréaliste ponctue l’exposition et se retrouve dans les polices d’écriture utilisées dans les autres films, tout droit sorties des animations de texte d’une version antique de PowerPoint. Affirmant, par l’image en mouvement, un refus de la sophistication, l’artiste s’en tient à cette simplicité dans ses sculptures. Le corpus rassemblé pour l’exposition n’est qu’une infime partie de sa production, qui s’élève à plus de trois cents œuvres en papier, dont la technique est rudimentaire : du papier journal vierge et des agrafes permettent de reproduire, en les changeant d’échelle, des objets génériques, issus de la société de consommation. Le volume de notre possession matérielle capitaliste, estimé par l’Ademe à 2,5 tonnes d’objets cumulés par logement en France, explique le tropisme de l’artiste à produire autant d’objets. Agrandis ou rétrécis, détachés de toute fonctionnalité, ces objets en papier deviennent grotesques. La simplicité apparente du matériau cache une complexité : dans la création d’abord, puisque ces objets sont reproduits de mémoire ; dans le geste ensuite, car ils naissent d’une multiplication de pliages, donnant raison à la conclusion de Gilles Deleuze, dans Le Pli. Leibniz et le baroque : « Il s’agit toujours de plier, déplier, replier ». (...)

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