Résidence - 06/05/2025
Janvier à Juillet 2024
Maison Populaire, Montreuil
Résidence territoriale, co-commissariat avec Thomas Maestro
Artistes invité·es : Margot Bernard, Joris Heraclite Valenzuela et Maha Yammine
La Maison pop déménage prochainement sur le site de la Friche industrielle EIF à Montreuil. À la manière d’une préface artistique, la Maison pop lance la première édition de Fabrique à l’œuvre, résidence d’action artistique et territoriale, à ciel ouvert. Les commissaires d’exposition Andréanne Beguin et Thomas Maestro imaginent 1200 mètres, la distance nécessaire pour passer de la fiction au réel.
« Des lieux, des rues, des places, des carrefours, liés à des souvenirs, à des événements ou à des moments importants ». Les mots de l’écrivain Georges Pérec pour introduire le protocole établi pour son aventure littéraire Lieux ont inspiré 1200 mètres.
La démarche en deux étapes de l’auteur repose sur une écriture “réelle” et descriptive d’un lieu, puis sur une écriture des souvenirs vécus ou imaginés rattachés à ce même endroit. Nous proposons de transposer ce jeu littéraire d’enregistrement de la ville à des projets de co-créations artistiques in situ avec la complicité des artistes Margot Bernard, Joris Heraclite Valenzuela et Maha Yammine.
Nous souhaitons expérimenter un “commissariat-action”. Nous sommes à la fois observateurices, accompagnateurices et intervenant·es dans les ateliers de pratique des artistes et les publics participants des associations La Tribu du Grand Air, La Facto, la Collecterie et le Samusocial de Montreuil. Pendant six mois nous sillonnons dans ce rayon de 1200 mètres qui relie le site actuel de la Maison Populaire et les anciens bâtiments de l’usine EIF, son futur site d’implantation en cours de réhabilitation. Ensemble, nous passons de la carte à la réalité pour mettre en relation les habitant·es des quartiers alentours et les artistes invité·es, autour des vécus particuliers de chacun·es sur le territoire.
Chaque mois, des temps de rencontres, d’échanges, de workshops, et de co-production se répètent pour sonder ces expériences et visions multiples des lieux de proximité, puis les matérialiser dans la ville.
Les artistes mettent à disposition leurs outils, sensibilités et modes d’expression pour mener l’enquête et collecter les paroles, les formes, les matériaux, les émotions, les bruits de fond qui façonnent nos existences quotidiennes.
Notre résidence est animée par le principe du “Do It With Others” [1] : les moments partagés – repas, balades, visites, conversations – font œuvre collective et tracent progressivement tout au long de la résidence une constellation qui relie des points et des destins entre eux. Chaque tandem enrichit un enregistrement en live des mutations urbaines de ce périmètre, une captation et une mise en forme d’images, de sons, de fragments, de récits qui émanent de ses habitant·es.
Cette archive constituera, d’une part, une maison de chantier immatérielle, diffusée par les canaux de communication de la Maison Populaire et conçue avec la complicité d’un groupe d’étudiantes de l’IUT de Montreuil. Cette maison de chantier offre à toutes et tous la possibilité de suivre peu à peu la trame des événements en cours. Quel est le lieu qui me manque ?, un premier temps fort sous forme de jeu de piste restituera les mois de co-création le samedi 4 mai 2024. Il sera conçu comme un jeu de piste où chacun·e, d’étapes en étapes sur les traces des lieux choisis et travaillés, pourra récolter autant d’indices qu’il existera de récits du territoire. Il sera possible, pour recomposer les histoires et se les approprier, d’échanger avec les participant·es, artistes et commissaires. Enfin, les rendez-vous des tandems se poursuivront avec Raconter la fugue, un évènement public sous la forme d’une veillée contée lors du Festival des Murs à Pêches le dimanche 19 mai 2024. Placée cette fois sous le signe de l’imaginaire, du fantasmé, elle laissera place à une archive fictionnelle, ouverte à tous les possibles pour peupler de rêves et de désirs ces 1200 mètres.
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La voix des commissaires, retours écrits sur la résidence
[1] Terme utilisé en 2006 par l’artiste, chercheuse et curatrice anglaise Ruth Catlow, pour définir des formes de rencontres et d’actions artistiques participatives, où l’expérience des moments de partage importe autant, sinon plus, que les éventuels résultats formels obtenus.