Expositions - Exposition Passée - 18/02/2024
(English below)
Du 21 janvier au 9 mars 2024 à la Graineterie - Centre d'art de la Ville de Houilles
Vernissage samedi 20 janvier de 17h à 19h30
« Autrefois, nous étions des plantes, des algues ou du plancton. Nous sommes devenu·es l'énergie d’aujourd’hui »(1). Ce « nous », c’est la matière naturelle, fruits des âges et des décompositions organiques que l’on retrouve maintenant dans nos plastiques, nos carburants, nos routes, nos objets les plus intimes. Là, partout, sous nos doigts et sous nos yeux, pour- tant invisible, inconcevable dans sa forme originelle. Nous avons perdu sa trace, diluée dans toutes les transformations humaines subies.
Lucie Douriaud et Dominique Ghesquière remontent à la source des forces et des substances. Leur énergie créatrice déployée semble vouloir inverser cette histoire unilatérale d’extraction et de digestion, en redonnant du temps, une présence et des contours aux formes originales : feuilles, giboulés, roches, coquillages dans des imbrications avec des éléments et techniques industriels.
Les œuvres de l’une et l’autre se répondent, nous voyageons de paysages en paysages – urbains, forestiers, océaniques, aériens – toujours composites. Ils se découvrent au gré d’une trajectoire vagabonde qui pourrait être empruntée à la déambulation poétique d’Ursula K. Le Guin dans le poème En poussière (2).
Quand, au creux de nos existences actuelles, nous ne savons plus distinguer ce qui relève de l’ex- ploitation fossile généralisée, Dominique Ghesquière et Lucie Douriaud nous font sortir de notre torpeur, donnent un volume à cet état d’inconscience énergé- tique qui irradie jusqu’à nos façons de voir, de penser, de raconter ou d’imaginer le monde.
1. “Once we were plants, algae or plankton. Made us into the energy
of today” Kevin Pihlblad Bogle, A Tense of Scale in Madeleine Andersson, Petro-sexuality, journal d’artiste, 2022, p. 17.
2. Ursula K. Le Guin, « En poussière », Derniers poèmes, Aux Forges
de Vulcain, 2023, p. 181.
Temps forts
Samedi 24 février, 15h30 – 17h30
Visite commentée des artistes et de la commissaire. Conversation entre les artistes et Amélie Mouton, journaliste et écrivaine, à 16h30.
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Samedi 2 mars, 15h30
TaxiTram, Visite commentée des artistes et de la commissaire.
La Graineterie - Centre d'art de la Ville de Houilles
Come to Dust
“Once, we were plants, algae or plankton. Made us into the energy of today”[1]. This “we” is natural matter, the fruit of the ages and of organic decomposition, which we now find in our plastics, our fuels, our roads and our most intimate objects. There, everywhere, under our fingers and before our eyes, so invisible, inconceivable in its original form. We have lost track of it, diluted in all the human transformations it has undergone.
Lucie Douriaud and Dominique Ghesquière retrace their steps to the source of these forces and substances. Their creative energy seems to aim to reverse this one-sided story of extraction and digestion, by giving again time, presence and outlines to these original forms: leaves, hail, rocks, shells in imbrications with industrial elements and techniques.
The works of both artists respond to each other, taking us on a journey through landscapes - urban, forested, oceanic, aerial - that are always composite. They discover each other as they follow a wandering trajectory that could be borrowed from Ursula K. Le Guin's poetic deambulation in the poem Come to Dust[2].
When, in the depths of our current existences, we can no longer distinguish between what comes under the heading of generalized fossil exploitation, Dominique Ghesquière and Lucie Douriaud bring us out of our torpor and give substance to this state of energetic unconsciousness that permeates even our ways of seeing, thinking, telling or imagining the world.
[1] "Once we were plants, algae or plankton. Made us into the energy of today” Kevin Pihlblad Bogle, A Tense of Scale in Madeleine Andersson, Petro-sexuality, artist's journal, 2022, p. 17.
[2] Ursula K. Le Guin, « En poussière », Derniers poèmes, Aux Forges de Vulcain, 2023, p. 181.