Expositions :
Textes :
Exposition en cours Mean time to failure Portrait Julien Creuzet Exposition Passée Le quatre-heures de l'ésban Portrait Ndayé Kouagou Review L'Écorce Review EuroFabrique Exposition Passée Sur l'envers Review Non Complete Story Review Le monde sans les mots Exposition Passée En poussière Review Rêvoirs Review OTTILIA Review Nouaison Review Destins communs Review Morning Sun Review L'Irrésolue Review Dans ce lieu de déséquilibre occulte Review Der Sonnenstich Exposition Passée Car la figure de ce monde passe Exposition Passée Penser avec les mains Exposition Passée Sur le Feu Exposition Passée Molinum Portrait Manon Galland Portrait Louise Belin Portrait Seunghyun Park Review La ligne trouble Portrait A blessing and a curse Review Crazy Toads Review Au Bonheur Review Estructura Ósea del Cero Review The sun is my only ally Review Idéal Standard Review La perte du bonheur Texte d'exposition Tipping Edges Review Anne Review L'Odyssé en jardins Review Infinie Liberté Review Plonger et Puiser Review Énergies Review Le déménagement, hypothèse du récit Review Vase/Face Texte d'exposition Pleure-moi une rivière Review Exhumer le futur Review Soupe Primordiale Review Dune Review Smile and Say Time Review Fata Morgana Review Boaz Review Pigments-médicaments Review Draw Loom Portrait Marinella Senatore Review Poem I Will Never Release Review À corps défendant Review The Sowers Review Anne-Charlotte Finel Portrait Farah Khelil Review Michele Ciacciofera Exposition Passée À rebours, la ville compte Review Journal d'un anti-corps Exposition Passée Fulfilment Services Ltd. Review Les lieux du visible Portrait Lucie Douriaud Review Asli Çavusoglu Portrait Bianca Bondi Interview Nicolas Bourriaud Interview Caroline Bourgeois Interview Marc Bembekoff Interview Marianne Mispalaëre Interview Lionel Sabatté Interview Julie Crenn Interview Claire Le Restif Review Faith Ringgold

Mean time to failure

Expositions - Exposition en cours

Exposition collective

Du 12 avril au 16 juin 2024
Vernissage : 11 avril
Espace Le Carré, Lille

Avec : Xavier Antin, Pierlouis Clavel, Alix Delmas, Wilfried Dsainbayonne, Léa Laforest, Raphaël Maman, Régis Perray, Paul Ralu, Léo Sudre, Zoé Tullen, Qingmei Yao

Co-commissariat avec Wilfried Dsainbayonne et Paul Ralu

1967 Wimbledon White, modèle mythique d’une Mustang, dont l’épopée mécanicienne a révélé à son nouveau propriétaire, son passé de voiture de course conduite par Johnny Hallyday. Même privées d’âmes, les choses qui nous entourent n’en ont pas moins une vie, qui parfois nous précède et vient nous surprendre.

D’autre fois, cette vie silencieuse nous échappe, en dormance, bercée par le ronronnement quotidien et une prétendue immuabilité, jusqu’à ce que celle-ci n’éclate dans des résistances et des pannes. Derrière leur promesse d’indéfectibilité et la fiction de solidité, les objets qui nous entourent sont faits de matières et de mécanismes, que l’usure guette. Au plus proche de nous, ils forment une multitude, que le philosophe Bruno Latour, qualifie de “masse manquante du social”, un angle mort de la considération, alors même qu’on délègue à ces objets des actions et des responsabilités agissantes, et que par là-même on s’attache à eux.

Les objets vivent pourtant avec nous et nous avec eux, nous engageant mutuellement dans des relations de soin. C’est là que se joue la maintenance, comme « travail attentionnel ». Un travail du quotidien et banal, quasiment imperceptible. À l’inverse de la panne et de la crise, que l’on romantisme volontiers et qui nécessite l’intervention réparatrice d’un MacGyver, la maintenance est une veille, une continuité d’arrière-plan, l’inquiétude qui retarde la défaillance à venir. Dans le jargon technique, elle peut s’exprimer en durée selon la mesure du mean time to failure, c’est-à-dire, le temps moyen de fonctionnement avant la prochaine panne. Dans le langage courant, la maintenance c’est le sale boulot, celui des précaires, des intérimaires, des ombres. Socialement peu valorisée, la maintenance implique pourtant un rapport au monde renouvelé, car sensible et sensuel, à la fois plus observateur et plus tactile. Dans une valse des hésitations, elle nous entraîne vers une constante négociation avec la vulnérabilité, et nous fait adopter une position politique qui refuse le règne du progrès et du remplaçable. Les œuvres réunies pour l’exposition révèlent par touches ce système maintenance tentaculaire : ici dans ses gestes, sa temporalité, ses récurrences. Intime ou générique, urbaine ou naturelle, matérielle ou symbolique, elles esquissent ensemble les premiers pas d’une chorégraphie de l’entretien.